Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace dexpression pour travailler, comme nous y enjoint JeanLuc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore quun libre espace de parole, Notre Monde sappuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°44 [avril 2003 - mai 2003]
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Notes historiques sur les favelas de Rio
Lhistoire de lorigine des favelas sest longtemps résumée au récit de loccupation, à la fin du XXe siècle, des collines proches du centre-ville de Rio de Janeiro. Toutefois, afin de comprendre la formation des favelas, il est nécessaire de garder à lesprit que les transformations urbaines se produisent lentement et que, lorsquelles sont perçues, elles révèlent des processus qui matérialisent des tendances depuis longtemps latentes. Il convient donc ici de sattarder sur le moment historique qui a précédé ce surgissement.
Les premières manifestations de la crise de lhabitat à Rio de Janeiro remontent au milieu du XIXe siècle, quand sannoncent dimportantes transformations dordre éco-nomique, social, politique, culturel et spatial labolition de lesclavage, la chute de lEmpire et la proclamation de la République, le déclin de la caféiculture, les migrations, lurbanisation et lindustrialisation.
Dans ce contexte, la zone centrale, où la vie urbaine est en effervescence, voit affluer des pauvres en quête de moyens de survie. Cest dans le centre-ville que va se multiplier lhabitat destiné à les abriter : les cortiços, des habitations précaires à loyer réduit, surpeuplées et abritant 20 à 25% de la population. Diverses mesures hygiéniques et administratives sont prises pour éliminer les cortiços : prohibition de leur construction, démolition et substitution par des cités ouvrières salubres au loyer modeste. Mais le prix doccupation de celles-ci savére prohibitif pour les classes pauvres, qui restent confinées dans les cortiços de la zone centrale jusquà ce que la Réforme Urbaine de 1902-1906 les en expulse brutalement.
La première intervention urbaine réalisée à Rio de Janeiro donne ainsi le coup denvoi à sa restructuration, redéfinissant le centre et les zones résidentielles riches et pauvres. En quatre années, le renouvellement urbain efface définitivement son ancienne image de ville esclavagiste. Len-semble des opérations dassainissement, de restructuration du port et du système de circulation conduit de fait à une modernisation de la ville.
En raison de la fièvre édificatrice et de la brutale valorisation du sol urbain découlant de la dite Ère des démolitions, le centre ne pouvait déjà plus abriter les populations pauvres.
Expulsés de la zone centrale et placés financièrement dans limpossibilité de sinstaller dans des zones distantes du centre, les plus démunis sont conduits à investir les collines proches de celui-ci. Sur les mornes, qui abritaient déjà des vestiges dhabitations rustiques dès les années 1860, on voit ainsi se dessiner les premières favelas. On peut donc établir lexistence dun lien causal entre lémergence de cette nouvelle forme dhabitat populaire et laction de lEtat. Et le paradoxe réside dans le fait que ces favelas conséquence de la politique hygiéniste présentent des conditions dinsalubrité et de promiscuité plus désastreuses que celles de lhabitat quelle visait à assainir et discipliner.
Après la mise en place de la réforme urbaine, et bien quelle ait mis fin aux préoccupations relatives aux cortiços, (rapidement disparus du centre), les contradictions de lespace urbain carioca saggravent. La rénovation du centre-ville continue den expulser les plus pauvres tandis que lembellissement de lélégante zone sud continue dattirer les investisseurs au détriment de la zone nord (des classes moyennes) et surtout de la zone suburbaine (du prolétariat). Ce nouveau type dhabitat, les favelas, se répand rapidement sur les terrains inoccupés, aux titres de propriété douteux et/ou sans intérêt pour les promoteurs immobiliers.
Bien que perçues comme un problème social et esthétique, les favelas sétendent et se multiplient en raison de la décadence de lagriculture et de lindustrialisation, engendrant dintenses mouvements migratoires en direction des villes. Les pouvoirs publics nont guère réagi face à ces migrations, dans la mesure où laccroissement de la main-duvre bon marché savère nécessaire pour une industrie en plein essor. Les terrains occupés par les favelas sont par ailleurs publics, peu valorisés, et ces dernières sont vues comme des réservoirs délecteurs, et donc comme intouchables.
La période où les favelas prolifèrent le plus est celle des années 1940. Cest à cette époque, après les élections de 1947 où elles ont apporté un soutien marqué aux candidats communistes, que le gouvernement en est venu à se soucier de lhabitat populaire, organisant le premier recensement de leurs habitants. Cest là la reconnaissance officielle par lEtat de leur existence. On compte alors 119 favelas abritant 14% de la population de la ville, dont la majorité travaille dans lindustrie (zones nord et suburbaine), la construction civile et les services domestiques (zone sud)1.
Ainsi, les favelas deviennent un objet détudes et le thème de divers débats. Cest seulement vers le milieu du XXe siècle quest de nouveau problématisée la question de lhabitat populaire, avec en principale ligne de mire les favelas. Ce modèle dhabitation auto-produit se caractérise par son illégalité en termes juridiques et son irrégularité en termes urbanistiques, outre sa précarité et son insalubrité. Et dès lors quon ne peut plus la nier, son existence est perçue comme une « plaie » à extirper, et ses habitants comme étant à déplacer.
Bien que lactivité industrielle se soit concentrée à São Paulo et que la capitale fédérale ait été transférée à Brasília, Rio de Janeiro continue dattirer des flux migratoires. La ville connaît une prolifération accrue des favelas. Cependant, à mesure que sépuisent les espaces disponibles au sein du tissu urbain, les populations de bas revenus se voient dans lobligation de sinstaller dans des périphéries de plus en plus distantes où, à partir des années 50, se multiplient les lotissements populaires sans infrastructures urbanistiques, daccès difficile et bon marché.
A lépoque de la dictature militaire (après 1964), la politique urbaine se montre très répressive : de nombreuses favelas sont rasées, notamment dans la riche zone sud, et leurs habitants en sont expulsés pour être relogés dans des ensembles habitationnels modernistes construits en périphérie, très loin du marché du travail. Cependant, nayant pu sadapter à leurs nouveaux logements, une large partie dentre eux rejoignent leurs anciennes favelas ou vont en créer de nouvelles.
A la fin des années 80, avec le processus douverture politique et la fin de la dictature militaire, les politiques de lhabitat deviennent moins autoritaires. Ce nest quaprès la redémocratisation du pays que les propositions durbanisation, réclamées depuis longtemps par les favelados, sont incorporées aux politiques officielles. Dorénavant, ces derniers sont considérés comme des travailleurs et non plus simplement en tant que marginaux, et la favela commence à être perçue comme le résultat du développement industriel et dune croissance urbaine rapide et non planifiée.
Paradoxalement, bien que, dans les années 80, la croissance démographique commence à se stabiliser dans le pays, la population des favelas continue à saccroître durant cette même période. La pauvreté urbaine sétend non plus en raison des migrations rurales, mais de la paupérisation des travailleurs urbains que le processus inflationniste ne fait quaggraver. Malgré lexpansion des périphéries, la croissance des favelas ne cesse pas.
De fait, dautres pratiques, tendances et modèles, apparaissent en termes dhabitat populaire. Après la période de la répression, surgissent les nouvelles favelas, fruit doccupations collectives, organisées et planifiées de terrains vacants dans le noyau métropolitain. De nouvelles favelas qui sinstallent dans des zones de plus en plus éloignées. Des agglomérats de favelas se forment ainsi : en même temps que certaines sétendent, se reliant entre elles et constituant des en-sembles élargis, dautres aux bicoques plus précaires encore sétablissent dans des zones sujettes aux inondations, aux glissements de terrain, sur détroites bandes de terre situées le long des voies publiques, rivières et canaux, et sous les viaducs et les voies de circulation surélevées. Avec la valorisation des immeubles et le développement du marché immobilier dans les favelas, les habitants les plus pauvres cédent la place à une classe moyenne de plus en plus paupérisée, tandis que les anciennes favelas se densifient et se verticalisent. A côté de ces favelas de rue, on voit apparaître toute une population démunie de toit, révélant lune des facettes les plus criantes de la crise et de la pauvreté de ce quon a appelé la décennie perdue.
A la fin des années 80, on estime à un demi-million le nombre de personnes vivant dans les périphéries et à un million celui des personnes résidant dans les 545 favelas de la ville. Mais dans les années 90, les nouvelles formes dhabitat populaire stigmatisent la difficulté accrue dhabiter la métropole. Il est vrai que la taille réelle des populations habitant les favelas est largement controversée, mais en 2000, si certains auteurs lestiment à plus dun milllion2, dautres lévaluent à deux millions3 sur les 5 851 914 habitants que compte alors la commune.
De nouvelles réponses sont apportées face à cette situation. Cest finalement en 94 que commence lurbanisation systématique des favelas à travers le programme Favela-Bairro, qui consiste à les transformer en quartiers. Leur démolition et le déplacement de leurs occupants vers des zones éloignées semblent être aujourdhui des idées du passé. Désormais, le droit à lurbanisation apparaît comme un droit incontestable.
Malgré le grand nombre de travaux menés sur les favelas, leur dimension culturelle, qui inclut laspect architectonique, a été jusquà présent largement négligée par les chercheurs. Aujourdhui, avec la systématisation de leur urbanisation, surgit un nouveau problème, dans la mesure où nous, architectes et urbanistes, navons pas été formés pour travailler sur les favelas et où, le plus souvent, nous méconnaissons larchitecture de ces communautés. Nous nous retrouvons sur le terrain face à un univers spatio-temporel complètement différent de celui auquel nous étions habitués. En outre, les caractéristiques culturelles propres aux favelas rendent leur espace très difficile à appréhender formellement. La question nest déjà plus de savoir sil faut les démolir ou les urbaniser, mais comment les urbaniser. Tel est aujourdhui notre grand défi quant au devenir des favelas cariocas.
Paola Berenstein Jacques*
et Lilian Fessler Vaz**
Les premières manifestations de la crise de lhabitat à Rio de Janeiro remontent au milieu du XIXe siècle, quand sannoncent dimportantes transformations dordre éco-nomique, social, politique, culturel et spatial labolition de lesclavage, la chute de lEmpire et la proclamation de la République, le déclin de la caféiculture, les migrations, lurbanisation et lindustrialisation.
Dans ce contexte, la zone centrale, où la vie urbaine est en effervescence, voit affluer des pauvres en quête de moyens de survie. Cest dans le centre-ville que va se multiplier lhabitat destiné à les abriter : les cortiços, des habitations précaires à loyer réduit, surpeuplées et abritant 20 à 25% de la population. Diverses mesures hygiéniques et administratives sont prises pour éliminer les cortiços : prohibition de leur construction, démolition et substitution par des cités ouvrières salubres au loyer modeste. Mais le prix doccupation de celles-ci savére prohibitif pour les classes pauvres, qui restent confinées dans les cortiços de la zone centrale jusquà ce que la Réforme Urbaine de 1902-1906 les en expulse brutalement.
La première intervention urbaine réalisée à Rio de Janeiro donne ainsi le coup denvoi à sa restructuration, redéfinissant le centre et les zones résidentielles riches et pauvres. En quatre années, le renouvellement urbain efface définitivement son ancienne image de ville esclavagiste. Len-semble des opérations dassainissement, de restructuration du port et du système de circulation conduit de fait à une modernisation de la ville.
En raison de la fièvre édificatrice et de la brutale valorisation du sol urbain découlant de la dite Ère des démolitions, le centre ne pouvait déjà plus abriter les populations pauvres.
Expulsés de la zone centrale et placés financièrement dans limpossibilité de sinstaller dans des zones distantes du centre, les plus démunis sont conduits à investir les collines proches de celui-ci. Sur les mornes, qui abritaient déjà des vestiges dhabitations rustiques dès les années 1860, on voit ainsi se dessiner les premières favelas. On peut donc établir lexistence dun lien causal entre lémergence de cette nouvelle forme dhabitat populaire et laction de lEtat. Et le paradoxe réside dans le fait que ces favelas conséquence de la politique hygiéniste présentent des conditions dinsalubrité et de promiscuité plus désastreuses que celles de lhabitat quelle visait à assainir et discipliner.
Après la mise en place de la réforme urbaine, et bien quelle ait mis fin aux préoccupations relatives aux cortiços, (rapidement disparus du centre), les contradictions de lespace urbain carioca saggravent. La rénovation du centre-ville continue den expulser les plus pauvres tandis que lembellissement de lélégante zone sud continue dattirer les investisseurs au détriment de la zone nord (des classes moyennes) et surtout de la zone suburbaine (du prolétariat). Ce nouveau type dhabitat, les favelas, se répand rapidement sur les terrains inoccupés, aux titres de propriété douteux et/ou sans intérêt pour les promoteurs immobiliers.
Bien que perçues comme un problème social et esthétique, les favelas sétendent et se multiplient en raison de la décadence de lagriculture et de lindustrialisation, engendrant dintenses mouvements migratoires en direction des villes. Les pouvoirs publics nont guère réagi face à ces migrations, dans la mesure où laccroissement de la main-duvre bon marché savère nécessaire pour une industrie en plein essor. Les terrains occupés par les favelas sont par ailleurs publics, peu valorisés, et ces dernières sont vues comme des réservoirs délecteurs, et donc comme intouchables.
La période où les favelas prolifèrent le plus est celle des années 1940. Cest à cette époque, après les élections de 1947 où elles ont apporté un soutien marqué aux candidats communistes, que le gouvernement en est venu à se soucier de lhabitat populaire, organisant le premier recensement de leurs habitants. Cest là la reconnaissance officielle par lEtat de leur existence. On compte alors 119 favelas abritant 14% de la population de la ville, dont la majorité travaille dans lindustrie (zones nord et suburbaine), la construction civile et les services domestiques (zone sud)1.
Ainsi, les favelas deviennent un objet détudes et le thème de divers débats. Cest seulement vers le milieu du XXe siècle quest de nouveau problématisée la question de lhabitat populaire, avec en principale ligne de mire les favelas. Ce modèle dhabitation auto-produit se caractérise par son illégalité en termes juridiques et son irrégularité en termes urbanistiques, outre sa précarité et son insalubrité. Et dès lors quon ne peut plus la nier, son existence est perçue comme une « plaie » à extirper, et ses habitants comme étant à déplacer.
Bien que lactivité industrielle se soit concentrée à São Paulo et que la capitale fédérale ait été transférée à Brasília, Rio de Janeiro continue dattirer des flux migratoires. La ville connaît une prolifération accrue des favelas. Cependant, à mesure que sépuisent les espaces disponibles au sein du tissu urbain, les populations de bas revenus se voient dans lobligation de sinstaller dans des périphéries de plus en plus distantes où, à partir des années 50, se multiplient les lotissements populaires sans infrastructures urbanistiques, daccès difficile et bon marché.
A lépoque de la dictature militaire (après 1964), la politique urbaine se montre très répressive : de nombreuses favelas sont rasées, notamment dans la riche zone sud, et leurs habitants en sont expulsés pour être relogés dans des ensembles habitationnels modernistes construits en périphérie, très loin du marché du travail. Cependant, nayant pu sadapter à leurs nouveaux logements, une large partie dentre eux rejoignent leurs anciennes favelas ou vont en créer de nouvelles.
A la fin des années 80, avec le processus douverture politique et la fin de la dictature militaire, les politiques de lhabitat deviennent moins autoritaires. Ce nest quaprès la redémocratisation du pays que les propositions durbanisation, réclamées depuis longtemps par les favelados, sont incorporées aux politiques officielles. Dorénavant, ces derniers sont considérés comme des travailleurs et non plus simplement en tant que marginaux, et la favela commence à être perçue comme le résultat du développement industriel et dune croissance urbaine rapide et non planifiée.
Paradoxalement, bien que, dans les années 80, la croissance démographique commence à se stabiliser dans le pays, la population des favelas continue à saccroître durant cette même période. La pauvreté urbaine sétend non plus en raison des migrations rurales, mais de la paupérisation des travailleurs urbains que le processus inflationniste ne fait quaggraver. Malgré lexpansion des périphéries, la croissance des favelas ne cesse pas.
De fait, dautres pratiques, tendances et modèles, apparaissent en termes dhabitat populaire. Après la période de la répression, surgissent les nouvelles favelas, fruit doccupations collectives, organisées et planifiées de terrains vacants dans le noyau métropolitain. De nouvelles favelas qui sinstallent dans des zones de plus en plus éloignées. Des agglomérats de favelas se forment ainsi : en même temps que certaines sétendent, se reliant entre elles et constituant des en-sembles élargis, dautres aux bicoques plus précaires encore sétablissent dans des zones sujettes aux inondations, aux glissements de terrain, sur détroites bandes de terre situées le long des voies publiques, rivières et canaux, et sous les viaducs et les voies de circulation surélevées. Avec la valorisation des immeubles et le développement du marché immobilier dans les favelas, les habitants les plus pauvres cédent la place à une classe moyenne de plus en plus paupérisée, tandis que les anciennes favelas se densifient et se verticalisent. A côté de ces favelas de rue, on voit apparaître toute une population démunie de toit, révélant lune des facettes les plus criantes de la crise et de la pauvreté de ce quon a appelé la décennie perdue.
A la fin des années 80, on estime à un demi-million le nombre de personnes vivant dans les périphéries et à un million celui des personnes résidant dans les 545 favelas de la ville. Mais dans les années 90, les nouvelles formes dhabitat populaire stigmatisent la difficulté accrue dhabiter la métropole. Il est vrai que la taille réelle des populations habitant les favelas est largement controversée, mais en 2000, si certains auteurs lestiment à plus dun milllion2, dautres lévaluent à deux millions3 sur les 5 851 914 habitants que compte alors la commune.
De nouvelles réponses sont apportées face à cette situation. Cest finalement en 94 que commence lurbanisation systématique des favelas à travers le programme Favela-Bairro, qui consiste à les transformer en quartiers. Leur démolition et le déplacement de leurs occupants vers des zones éloignées semblent être aujourdhui des idées du passé. Désormais, le droit à lurbanisation apparaît comme un droit incontestable.
Malgré le grand nombre de travaux menés sur les favelas, leur dimension culturelle, qui inclut laspect architectonique, a été jusquà présent largement négligée par les chercheurs. Aujourdhui, avec la systématisation de leur urbanisation, surgit un nouveau problème, dans la mesure où nous, architectes et urbanistes, navons pas été formés pour travailler sur les favelas et où, le plus souvent, nous méconnaissons larchitecture de ces communautés. Nous nous retrouvons sur le terrain face à un univers spatio-temporel complètement différent de celui auquel nous étions habitués. En outre, les caractéristiques culturelles propres aux favelas rendent leur espace très difficile à appréhender formellement. La question nest déjà plus de savoir sil faut les démolir ou les urbaniser, mais comment les urbaniser. Tel est aujourdhui notre grand défi quant au devenir des favelas cariocas.
Paola Berenstein Jacques*
et Lilian Fessler Vaz**
* UFBA.
** UFRJ, CNPQ.
(1) Cf. VIIe Recensement Général du Brésil.
(2) Rio de Janeiro (2002).
(3) França, E. et Bayeux, G. (2002).
Bibliographie
Abreu M., « Reconstruire une histoire oubliée Origine et expansion initiale des favelas de Rio de Janeiro », in Genèses 16, Paris, juin 1994.
Abreu M. et Vaz L. F., « Sobre as origens da favela ». Anais do IV ENANPUR, Salvador, 1991.
Berenstein-Jacques P., Les favelas de Rio, un enjeu culturel, Paris, L Harmattan, 2001.
França E. et Bayeux G., « A cidade como integração dos bairros e espaços de habitação », In Favelas Upgrading. São Paulo, Bienal de São Paulo / Biennale di Venezia, 2002.
Rio de Janeiro, Evolução da população de favelas da cidade do Rio de Janeiro. Prefeitura da Cidade do Rio de Janeiro, 2002.
Valladares L. P., Repensando a habitação no Brasil, Rio de Janeiro : Zahar, 1983.
Vaz L.F., Modernidade e moradia. A habitação coletiva no Rio de Janeiro. Rio de Janeiro, 7 Letras/FAPERJ, 2002.
** UFRJ, CNPQ.
(1) Cf. VIIe Recensement Général du Brésil.
(2) Rio de Janeiro (2002).
(3) França, E. et Bayeux, G. (2002).
Bibliographie
Abreu M., « Reconstruire une histoire oubliée Origine et expansion initiale des favelas de Rio de Janeiro », in Genèses 16, Paris, juin 1994.
Abreu M. et Vaz L. F., « Sobre as origens da favela ». Anais do IV ENANPUR, Salvador, 1991.
Berenstein-Jacques P., Les favelas de Rio, un enjeu culturel, Paris, L Harmattan, 2001.
França E. et Bayeux G., « A cidade como integração dos bairros e espaços de habitação », In Favelas Upgrading. São Paulo, Bienal de São Paulo / Biennale di Venezia, 2002.
Rio de Janeiro, Evolução da população de favelas da cidade do Rio de Janeiro. Prefeitura da Cidade do Rio de Janeiro, 2002.
Valladares L. P., Repensando a habitação no Brasil, Rio de Janeiro : Zahar, 1983.
Vaz L.F., Modernidade e moradia. A habitação coletiva no Rio de Janeiro. Rio de Janeiro, 7 Letras/FAPERJ, 2002.