Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace dexpression pour travailler, comme nous y enjoint JeanLuc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore quun libre espace de parole, Notre Monde sappuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
Retour
© Passant n°42 [septembre 2002 - octobre 2002]
Imprimer l'article© Passant n°42 [septembre 2002 - octobre 2002]
Le seul développement soutenable sera celui qui ne sera pas durable
La conférence de Johannesburg a tenu ses promesses. Rien ne devait en sortir. Rien nen est sorti. Pour la troisième fois en trente ans, lONU a réuni tous les pays du monde pour parler du développement durable, cest-à-dire de celui qui serait soutenable pour la planète tout en assurant le bien-être de tous les humains présents et à venir. Entre temps, elle avait organisé des dizaines de rencontres sur des sujets précis comme le réchauffement climatique, la biodiversité, la population, les femmes, la ville, laide au développement, etc. Chaque fois, cest loccasion pour les chefs dEtat et de gouvernement de se parer dhabits de vertu en annonçant des résolutions inébranlables, pour les grandes entreprises les plus prédatrices et polluantes de faire de la communication sur leurs projets mirifiques, et pour les ONG de dénoncer ces mascarades tout en se réclamant elles aussi de ce fameux développement durable. Comment sy retrouver dans une telle cacophonie ?1
Leau néteint plus le feu
Sans que lon puisse établir un lien certain entre le réchauffement général de la planète et les dérèglements météorologiques actuels, il nest pas douteux que laccroissement de la pollution contribue au développement de la sécheresse dun côté et aux précipitations et inondations de lautre. Chaque année, un nuage brun de pollution se forme au-dessus de lAsie. Il a 3000 m dépaisseur et est composé de cendres, dacides, daérosols soufrés, doxyde de carbone, doxyde dazote, dozone et autres particules qui réduisent de 10 à 15% lénergie solaire touchant le sol, diminuant la photosynthèse et risquant de diminuer de 20 à 40% les précipitations sur lAsie. La modification du climat de lOcéan indien pourrait affecter lensemble du climat mondial. Seule une partie de cette pollution est « lessivée » par les pluies des moussons. Le reste est dilué dans la circulation atmosphérique globale.2
Une grande partie de lAsie est partagée entre zones où sévit la sécheresse (toute lInde sauf lEtat dAssam dans le Nord-est, le Cambodge, Nord-est de la Chine) et zones où déferlent les inondations (Assam, Bengladesh, Sud de la Chine, Népal). En Afrique, le Sénégal, la Côte dIvoire, la Mauritanie, lEthiopie sont frappés de sécheresse. LAustralie, qui refuse de ratifier le protocole, connaît également
ce fléau, de même que
les Etats-Unis. Tandis que lEurope continentale et le sud de la France sont inondés, la Sicile manque deau. Tous ces problèmes actuels semblent liés à la reprise du phénomène cyclique El Nino et ils sajoutent au changement climatique fondamental.
Les conséquences sur la production agricole sont terribles. Pour le long terme, la Banque mondiale reconnaît quun tiers des rizières du Bangladesh pourrait être noyé par
la montée des océans. Actuellement, la récolte de riz est diminuée de 10% au Cambodge et les semailles suivantes sont repoussées. En Afrique australe, la famine menace après deux années de mauvaise récolte. Et cest dans ce contexte que les firmes proposant du maïs génétiquement modifié font du forcing pour que laide alimentaire prenne cette forme. Plusieurs pays comme la Zambie, le Zimbabwe, le Malawi, après avoir renâclé ont dû accepter le maïs transgénique envoyé par le Programme alimentaire mondial.
Le capitalisme durable
Le Président Jacques Chirac a déclaré à Johannesburg le 2 septembre 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. [ ] Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui dun crime contre la vie. » Qui ne souscrirait à un pareil avertissement ? Pourtant, le même Jacques Chirac a nommé un gouvernement qui sest empressé :
de faire léloge tonitruante du nucléaire ;
de décider un moratoire sur le redéploiement amorcé des aides à lagriculture et de mettre fin à lexpérience des contrats territoriaux dexploitation, deux timides réformes engagées précédemment pour aider à la mise en place dune production de qualité respectueuse de lenvironnement et des hommes au Nord comme au Sud ;
de refuser toute réforme profonde des politiques communes européennes de lagriculture et de la pêche ;
de persévérer dans labsence de politiques des transports et de limitation des risques industriels ;
dautoriser la culture dOGM.
Sur le plan international, les dés sont pipés car les principaux problèmes sont ignorés ou cadenassés. Ainsi, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est renvoyée à plus tard car les Etats-Unis, le Japon, le Canada, lAustralie et la Russie nont pas encore ratifié le protocole de Kyoto3 bien que celui-ci entérine la mise sur le marché de permis de polluer. Autre exemple : les Etats-Unis, lUnion européenne et les principaux pays riches refusent de renoncer à leurs subventions agricoles qui représentent 350 milliards de dollars par an, soit sept fois plus que laide publique au développement. Au Nord, ces subventions vont surtout aux agriculteurs riches, intensifs et pollueurs. Et elles ruinent les agricultures traditionnelles du Sud par une concurrence déloyale. Enfin, les Etats-Unis ont réussi à éviter que la déclaration finale de Johannesburg fixe
un objectif chiffré sur la part des éner-
gies renouvelables dans la production mondiale dénergie.
Déjà, il y a dix ans, à Rio de Janeiro, les multinationales, par un lobbying pressant auprès de lONU, avaient marqué de leur vision libérale les résolutions adoptées qui affirmaient lattachement au libre-échange et à la dérégulation de léconomie.
A Johannesburg, beaucoup plus nom-breuses, elles ont unanimement proclamé leur engagement en faveur dun développement durable de leurs profits. Vivendi-environnement et Suez-Lyon-naise des eaux se font les championnes de la distribution de leau, avec la bénédiction de la Banque mondiale qui conditionne son aide à la privatisation de ce service. Au nom de la compétence et de lefficacité. Il est vrai quen matière de dégagement des bénéfices, les firmes privées nont pas de rivales : à Buenos Aires, le coût de leau a augmenté de 95% et au Ghana de 30% en un an. On peut donc douter que lobjectif de réduire de moitié dici 2015 le nombre de personnes nayant pas accès à leau potable puisse être atteint.
Le développement durable
nest pas soutenable
Presque tout le monde ne jure que par le développement durable : les riches, les pauvres, les entreprises, les gouvernements, les ONG et 98% des économistes, libéraux comme anti-libéraux. Il reste 2% déconomistes récalcitrants. Lun refuse tout développement au prétexte quil a été jusquici destructeur des cultures et dévastateur de la planète4. Le dernier pour cent est sur une ligne de crête très étroite. La position est inconfortable mais jy tiens coûte que coûte. Elle sappuie sur deux éléments.
Le premier est le refus de la distinction habituelle entre croissance économique et développement. Pour la majorité des économistes, le développement dépasse la croissance matérielle par les changements qualitatifs dont bénéficient les populations (éducation, culture, santé, espérance de vie, environnement sain, etc.). Pour eux, si la croissance est nécessaire mais insuffisante car souvent destructrice, le développement ne peut être que bon et durable. Or, malheureusement, le développement, cest aussi les dégâts sociaux et écologiques, surtout ceux occasionnés par le développement des pays riches. On ne peut donc se satisfaire du concept de développement dont il faut remettre en cause le contenu en même temps que la croissance dont il est indissociable. Sans pour autant abandonner la perspective dune augmentation de la production pour tous les affamés et assoiffés de la terre. Cest la raison dêtre de la proposition dun développement différencié dans son objet, dans lespace et dans le temps qui permettrait la croissance pour les plus pauvres et la décélération de celle-ci pour les plus riches5. Cessons de faire lautruche : le développement nécessaire des plus pauvres implique le renoncement au développement illimité des riches.
Le second élément plaidant en faveur de ce développement différencié est le refus de la croyance en une croissance économique qui nexigerait plus de ressources naturelles parce quelle serait majoritairement composée de services. Certes, la production de services augmente relativement aux productions agricole et industrielle, mais ces dernières continuent de croître absolument, faisant hélas plus que compenser la baisse de lintensité éner-gétique6. Laugmentation relative des services ne peut donc servir dargument pour penser que la croissance infinie
est possible si la consommation des ressources naturelles ne ralentit pas en termes absolus. Or aucune indication chiffrée nexiste aujourdhui pour indiquer que cette réduction absolue a commencé, bien au contraire.
Ce quil y a de pervers dans la notion
de développement durable proclamée aujourdhui par tous les grands de ce monde, cest que ceux-ci ont très bien compris comment utiliser son ambiguïté : protéger lenvironnement et faire reculer la pauvreté tout en sauvegardant la croissance économique considérée comme perpétuellement souhaitable. Cest le maintien de laffirmation dune croissance perpétuellement souhaitable qui établit la première ligne de démarcation entre les différents partisans de la soutenabilité. La seconde, aussi importante, étant la croyance ou non en la compatibilité entre la soutenabilité et le capitalisme. En voulant sauver à tout prix le développement durable, on sauve la croissance économique et le capitalisme qui a besoin de celle-ci pour sétendre indéfiniment.
Il est très difficile, sinon impossible, de sortir dun piège sémantique tel que « développement durable ». Pour le déjouer, on pourrait dire : le seul développement soutenable sera celui qui ne sera pas durable ; ou bien, en renversant complètement le mot dordre : oui au développement non durable ; ou encore : soutenabilité de la vie sans développement au-delà dun certain seuil. Le plus satisfaisant serait sans doute « reproduction de la vie dans des conditions humaines pour tous les humains ». Mais, quel que soit le choix retenu, la subversion des mots et des idéologies que les mots expriment ne pourra pas aller sans celle du capitalisme dont ils constituent la représentation dominante. La soutenabilité nest pas seulement incompatible avec le libéralisme. Elle est incompatible avec le système capitaliste que le libéralisme érige en fin de lhistoire.
Leau néteint plus le feu
Sans que lon puisse établir un lien certain entre le réchauffement général de la planète et les dérèglements météorologiques actuels, il nest pas douteux que laccroissement de la pollution contribue au développement de la sécheresse dun côté et aux précipitations et inondations de lautre. Chaque année, un nuage brun de pollution se forme au-dessus de lAsie. Il a 3000 m dépaisseur et est composé de cendres, dacides, daérosols soufrés, doxyde de carbone, doxyde dazote, dozone et autres particules qui réduisent de 10 à 15% lénergie solaire touchant le sol, diminuant la photosynthèse et risquant de diminuer de 20 à 40% les précipitations sur lAsie. La modification du climat de lOcéan indien pourrait affecter lensemble du climat mondial. Seule une partie de cette pollution est « lessivée » par les pluies des moussons. Le reste est dilué dans la circulation atmosphérique globale.2
Une grande partie de lAsie est partagée entre zones où sévit la sécheresse (toute lInde sauf lEtat dAssam dans le Nord-est, le Cambodge, Nord-est de la Chine) et zones où déferlent les inondations (Assam, Bengladesh, Sud de la Chine, Népal). En Afrique, le Sénégal, la Côte dIvoire, la Mauritanie, lEthiopie sont frappés de sécheresse. LAustralie, qui refuse de ratifier le protocole, connaît également
ce fléau, de même que
les Etats-Unis. Tandis que lEurope continentale et le sud de la France sont inondés, la Sicile manque deau. Tous ces problèmes actuels semblent liés à la reprise du phénomène cyclique El Nino et ils sajoutent au changement climatique fondamental.
Les conséquences sur la production agricole sont terribles. Pour le long terme, la Banque mondiale reconnaît quun tiers des rizières du Bangladesh pourrait être noyé par
la montée des océans. Actuellement, la récolte de riz est diminuée de 10% au Cambodge et les semailles suivantes sont repoussées. En Afrique australe, la famine menace après deux années de mauvaise récolte. Et cest dans ce contexte que les firmes proposant du maïs génétiquement modifié font du forcing pour que laide alimentaire prenne cette forme. Plusieurs pays comme la Zambie, le Zimbabwe, le Malawi, après avoir renâclé ont dû accepter le maïs transgénique envoyé par le Programme alimentaire mondial.
Le capitalisme durable
Le Président Jacques Chirac a déclaré à Johannesburg le 2 septembre 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. [ ] Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui dun crime contre la vie. » Qui ne souscrirait à un pareil avertissement ? Pourtant, le même Jacques Chirac a nommé un gouvernement qui sest empressé :
de faire léloge tonitruante du nucléaire ;
de décider un moratoire sur le redéploiement amorcé des aides à lagriculture et de mettre fin à lexpérience des contrats territoriaux dexploitation, deux timides réformes engagées précédemment pour aider à la mise en place dune production de qualité respectueuse de lenvironnement et des hommes au Nord comme au Sud ;
de refuser toute réforme profonde des politiques communes européennes de lagriculture et de la pêche ;
de persévérer dans labsence de politiques des transports et de limitation des risques industriels ;
dautoriser la culture dOGM.
Sur le plan international, les dés sont pipés car les principaux problèmes sont ignorés ou cadenassés. Ainsi, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est renvoyée à plus tard car les Etats-Unis, le Japon, le Canada, lAustralie et la Russie nont pas encore ratifié le protocole de Kyoto3 bien que celui-ci entérine la mise sur le marché de permis de polluer. Autre exemple : les Etats-Unis, lUnion européenne et les principaux pays riches refusent de renoncer à leurs subventions agricoles qui représentent 350 milliards de dollars par an, soit sept fois plus que laide publique au développement. Au Nord, ces subventions vont surtout aux agriculteurs riches, intensifs et pollueurs. Et elles ruinent les agricultures traditionnelles du Sud par une concurrence déloyale. Enfin, les Etats-Unis ont réussi à éviter que la déclaration finale de Johannesburg fixe
un objectif chiffré sur la part des éner-
gies renouvelables dans la production mondiale dénergie.
Déjà, il y a dix ans, à Rio de Janeiro, les multinationales, par un lobbying pressant auprès de lONU, avaient marqué de leur vision libérale les résolutions adoptées qui affirmaient lattachement au libre-échange et à la dérégulation de léconomie.
A Johannesburg, beaucoup plus nom-breuses, elles ont unanimement proclamé leur engagement en faveur dun développement durable de leurs profits. Vivendi-environnement et Suez-Lyon-naise des eaux se font les championnes de la distribution de leau, avec la bénédiction de la Banque mondiale qui conditionne son aide à la privatisation de ce service. Au nom de la compétence et de lefficacité. Il est vrai quen matière de dégagement des bénéfices, les firmes privées nont pas de rivales : à Buenos Aires, le coût de leau a augmenté de 95% et au Ghana de 30% en un an. On peut donc douter que lobjectif de réduire de moitié dici 2015 le nombre de personnes nayant pas accès à leau potable puisse être atteint.
Le développement durable
nest pas soutenable
Presque tout le monde ne jure que par le développement durable : les riches, les pauvres, les entreprises, les gouvernements, les ONG et 98% des économistes, libéraux comme anti-libéraux. Il reste 2% déconomistes récalcitrants. Lun refuse tout développement au prétexte quil a été jusquici destructeur des cultures et dévastateur de la planète4. Le dernier pour cent est sur une ligne de crête très étroite. La position est inconfortable mais jy tiens coûte que coûte. Elle sappuie sur deux éléments.
Le premier est le refus de la distinction habituelle entre croissance économique et développement. Pour la majorité des économistes, le développement dépasse la croissance matérielle par les changements qualitatifs dont bénéficient les populations (éducation, culture, santé, espérance de vie, environnement sain, etc.). Pour eux, si la croissance est nécessaire mais insuffisante car souvent destructrice, le développement ne peut être que bon et durable. Or, malheureusement, le développement, cest aussi les dégâts sociaux et écologiques, surtout ceux occasionnés par le développement des pays riches. On ne peut donc se satisfaire du concept de développement dont il faut remettre en cause le contenu en même temps que la croissance dont il est indissociable. Sans pour autant abandonner la perspective dune augmentation de la production pour tous les affamés et assoiffés de la terre. Cest la raison dêtre de la proposition dun développement différencié dans son objet, dans lespace et dans le temps qui permettrait la croissance pour les plus pauvres et la décélération de celle-ci pour les plus riches5. Cessons de faire lautruche : le développement nécessaire des plus pauvres implique le renoncement au développement illimité des riches.
Le second élément plaidant en faveur de ce développement différencié est le refus de la croyance en une croissance économique qui nexigerait plus de ressources naturelles parce quelle serait majoritairement composée de services. Certes, la production de services augmente relativement aux productions agricole et industrielle, mais ces dernières continuent de croître absolument, faisant hélas plus que compenser la baisse de lintensité éner-gétique6. Laugmentation relative des services ne peut donc servir dargument pour penser que la croissance infinie
est possible si la consommation des ressources naturelles ne ralentit pas en termes absolus. Or aucune indication chiffrée nexiste aujourdhui pour indiquer que cette réduction absolue a commencé, bien au contraire.
Ce quil y a de pervers dans la notion
de développement durable proclamée aujourdhui par tous les grands de ce monde, cest que ceux-ci ont très bien compris comment utiliser son ambiguïté : protéger lenvironnement et faire reculer la pauvreté tout en sauvegardant la croissance économique considérée comme perpétuellement souhaitable. Cest le maintien de laffirmation dune croissance perpétuellement souhaitable qui établit la première ligne de démarcation entre les différents partisans de la soutenabilité. La seconde, aussi importante, étant la croyance ou non en la compatibilité entre la soutenabilité et le capitalisme. En voulant sauver à tout prix le développement durable, on sauve la croissance économique et le capitalisme qui a besoin de celle-ci pour sétendre indéfiniment.
Il est très difficile, sinon impossible, de sortir dun piège sémantique tel que « développement durable ». Pour le déjouer, on pourrait dire : le seul développement soutenable sera celui qui ne sera pas durable ; ou bien, en renversant complètement le mot dordre : oui au développement non durable ; ou encore : soutenabilité de la vie sans développement au-delà dun certain seuil. Le plus satisfaisant serait sans doute « reproduction de la vie dans des conditions humaines pour tous les humains ». Mais, quel que soit le choix retenu, la subversion des mots et des idéologies que les mots expriment ne pourra pas aller sans celle du capitalisme dont ils constituent la représentation dominante. La soutenabilité nest pas seulement incompatible avec le libéralisme. Elle est incompatible avec le système capitaliste que le libéralisme érige en fin de lhistoire.
(1) Ce texte fait suite à celui paru dans Le Passant Ordinaire, n° 40-41, sous le titre « Développement : ça dure énormément ».
(2) Voir H. Kempf, « Sécheresses, inondations : le climat affole la planète », Le Monde, 11 et 12 août 2002 ; C. Galus, « Le nuage brun dAsie pourrait menacer le climat de la planète », Le Monde, 15 août 2002 ; F. Pompey, « Sécheresse, mauvaise gestion : lAfrique australe risque la famine », Le Monde, 17 août 2002.
(3) Le Japon, le Canada, la Russie ont annoncé à Johannesburg quils allaient ratifier le protocole et la Chine quelle allait le signer.
(4) Jai critiqué cette position dans dans larticle pré-
cédent du Passant Ordinaire n° 40-41, sous le titre « Développement : ça dure énormément ».
(5) Voir mon article précédent op. cit.
(6) Lintensité énergétique mesure la quantité dénergie nécessaire pour obtenir une unité de produit.
(2) Voir H. Kempf, « Sécheresses, inondations : le climat affole la planète », Le Monde, 11 et 12 août 2002 ; C. Galus, « Le nuage brun dAsie pourrait menacer le climat de la planète », Le Monde, 15 août 2002 ; F. Pompey, « Sécheresse, mauvaise gestion : lAfrique australe risque la famine », Le Monde, 17 août 2002.
(3) Le Japon, le Canada, la Russie ont annoncé à Johannesburg quils allaient ratifier le protocole et la Chine quelle allait le signer.
(4) Jai critiqué cette position dans dans larticle pré-
cédent du Passant Ordinaire n° 40-41, sous le titre « Développement : ça dure énormément ».
(5) Voir mon article précédent op. cit.
(6) Lintensité énergétique mesure la quantité dénergie nécessaire pour obtenir une unité de produit.