Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace dexpression pour travailler, comme nous y enjoint JeanLuc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore quun libre espace de parole, Notre Monde sappuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°40-41 [mai 2002 - septembre 2002]
© Passant n°40-41 [mai 2002 - septembre 2002]
par Christine Vivier
Imprimer l'articleDerrière lhorizon
Dabord, briser les cadres. A grands coups de marteau. A grands coups dart et de mots.
Bien. Créer lespace. Là où il ny a que du plein. Délier les mots, démembrer. Là.
Introduire lélément étranger. Laisser le tout reposer, y revenir plus tard, relire. Voir si la contrainte se laisse oublier. Lartifice fond. La partie fuit. Tout va bien à présent.
Ensuite. Effectuer les possibles. Car tel est bien le propos. Percer le sens, sans perdre le fil. Etourdir la syntaxe, torturer le mot. Le faire avouer ses mensonges, lamener à crier ses crimes. Qui sers-tu ? Mot, idée, idéemot, idémologie. Ah, te voilà débusqué. Tu rêves de pureté, je te bâtardise. La belle idée bâillonne. Les phrases balbutient. Ba, ba, baa, be, bute, tombe, se relève, écorché. Tiens, tu faillis. Tu suffoques ? Remettre le bâillon. Protection, boucher les failles. Sacrilège, quai-je fait, mais quai-je fait ?
Puis. Se prendre à rêver. Sattraper brusquement par la nuque. Et se projeter en avant. Au-delà limaginaire. A perte de vue. On se perd, du regard. Lil fouille, hagard, dans la fente de mes rêves. Au-delà limaginaire. On se perd. Mais il faut encore fouiller. Au-delà limaginaire. Là où lon doit, on ne sait quoi, chercher. A perte de vue, le rêve se drape dobscurité. Emerge lautre, et ses contours incertains. Là, sème le spectre de linouï. Alors, les mains emplies dignoré, à nouveau japprends à modeler.
Quoi, quelles limites ? Ah ! la contrainte du déjà-là, de lainsi. Le poids de lêtre, pierre organique. Et si, pourquoi pas, ailleurs se penser, transgresser limmédiat, déborder lhorizon familier.
Allons. Un peu de courage. Oser sétourdir dans lirréel, le non encore. Désirer enfin !
Bien. Créer lespace. Là où il ny a que du plein. Délier les mots, démembrer. Là.
Introduire lélément étranger. Laisser le tout reposer, y revenir plus tard, relire. Voir si la contrainte se laisse oublier. Lartifice fond. La partie fuit. Tout va bien à présent.
Ensuite. Effectuer les possibles. Car tel est bien le propos. Percer le sens, sans perdre le fil. Etourdir la syntaxe, torturer le mot. Le faire avouer ses mensonges, lamener à crier ses crimes. Qui sers-tu ? Mot, idée, idéemot, idémologie. Ah, te voilà débusqué. Tu rêves de pureté, je te bâtardise. La belle idée bâillonne. Les phrases balbutient. Ba, ba, baa, be, bute, tombe, se relève, écorché. Tiens, tu faillis. Tu suffoques ? Remettre le bâillon. Protection, boucher les failles. Sacrilège, quai-je fait, mais quai-je fait ?
Puis. Se prendre à rêver. Sattraper brusquement par la nuque. Et se projeter en avant. Au-delà limaginaire. A perte de vue. On se perd, du regard. Lil fouille, hagard, dans la fente de mes rêves. Au-delà limaginaire. On se perd. Mais il faut encore fouiller. Au-delà limaginaire. Là où lon doit, on ne sait quoi, chercher. A perte de vue, le rêve se drape dobscurité. Emerge lautre, et ses contours incertains. Là, sème le spectre de linouï. Alors, les mains emplies dignoré, à nouveau japprends à modeler.
Quoi, quelles limites ? Ah ! la contrainte du déjà-là, de lainsi. Le poids de lêtre, pierre organique. Et si, pourquoi pas, ailleurs se penser, transgresser limmédiat, déborder lhorizon familier.
Allons. Un peu de courage. Oser sétourdir dans lirréel, le non encore. Désirer enfin !
Christine Vivier