Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace dexpression pour travailler, comme nous y enjoint JeanLuc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore quun libre espace de parole, Notre Monde sappuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°38 [janvier 2002 - février 2002]
© Passant n°38 [janvier 2002 - février 2002]
par Xavier Daverat
Imprimer l'articleHall of fame
J'ai envie de lancer une pétition pour linscription au Hall of Fame ce Panthéon de la musique de José Antonio Primo de Rivera.
En effet, la récente actualité annonce que José Maria Escriva de Balaguer, fondateur de lOpus Dei en 1928, allait être canonisé, pour la guérison miraculeuse du docteur Manuel Nevado Rey. On se gardera doublier lidéologie véhiculée par les écrits du prêtre déjà béatifié en 1992 (parcourir son texte : Camino) et linfluence exercée par son organisation dans les hautes sphères du pouvoir franquiste dès la fin des années 50, notamment en matière économique, avec une large présence au sein de certains cabinets ministériels. La participation active de lOpus Dei à leffort de modernisation économique de lEspagne de Franco sexpliquait stratégiquement, puisque les résultats dune politique économique libérale permettaient déviter une libéralisation du régime et de maintenir linféodation à des valeurs profondément conservatrices.
Du coup, sil y a sanctification dEscriva, un souci de justice oblige à honorer Primo de Rivera, auteur en 1935 des paroles de Cara al sol, hymne phalangiste bien connu (sur une musique de Juan Tellería), quon peut sans doute, lui aussi, absoudre comme leader fasciste et fondateur de la Phalange ! Au demeurant, cette page inoubliable de la musique (Cara al sol con la camisa nueva / Que tú bordaste en rojo ayer, / Me hallará la muerte si me lleva / Y no te vuelvo a ver) pourrait avantageusement accompagner la cérémonie de canonisation dEscriva. On se souviendrait à cette occasion que le nom de José Antonio Primo de Rivera était naguère inscrit au fronton des églises dEspagne, lorsque le Caudillo avait trouvé dans le leader assassiné son martyr idéal : fascisme et Eglise catholique étaient déjà réunis, et alors plus explicitement, dans un hall of shame
En effet, la récente actualité annonce que José Maria Escriva de Balaguer, fondateur de lOpus Dei en 1928, allait être canonisé, pour la guérison miraculeuse du docteur Manuel Nevado Rey. On se gardera doublier lidéologie véhiculée par les écrits du prêtre déjà béatifié en 1992 (parcourir son texte : Camino) et linfluence exercée par son organisation dans les hautes sphères du pouvoir franquiste dès la fin des années 50, notamment en matière économique, avec une large présence au sein de certains cabinets ministériels. La participation active de lOpus Dei à leffort de modernisation économique de lEspagne de Franco sexpliquait stratégiquement, puisque les résultats dune politique économique libérale permettaient déviter une libéralisation du régime et de maintenir linféodation à des valeurs profondément conservatrices.
Du coup, sil y a sanctification dEscriva, un souci de justice oblige à honorer Primo de Rivera, auteur en 1935 des paroles de Cara al sol, hymne phalangiste bien connu (sur une musique de Juan Tellería), quon peut sans doute, lui aussi, absoudre comme leader fasciste et fondateur de la Phalange ! Au demeurant, cette page inoubliable de la musique (Cara al sol con la camisa nueva / Que tú bordaste en rojo ayer, / Me hallará la muerte si me lleva / Y no te vuelvo a ver) pourrait avantageusement accompagner la cérémonie de canonisation dEscriva. On se souviendrait à cette occasion que le nom de José Antonio Primo de Rivera était naguère inscrit au fronton des églises dEspagne, lorsque le Caudillo avait trouvé dans le leader assassiné son martyr idéal : fascisme et Eglise catholique étaient déjà réunis, et alors plus explicitement, dans un hall of shame