Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace dexpression pour travailler, comme nous y enjoint JeanLuc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore quun libre espace de parole, Notre Monde sappuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°37 [novembre 2001 - décembre 2001]
© Passant n°37 [novembre 2001 - décembre 2001]
par Bruit du frigo
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Le pensé produit de limpensé
Dire que les logiques contemporaines de production de la ville secrètent du « délaissé » en même temps quelles produisent du « pensé » est un constat partagé.
Terrains vagues, friches industrielles, emprises (auto)routières, entre-deux, lambeaux despaces ruraux et naturels..., la ville composée cohabite avec son double en creux, une ville induite, non désirée, non résolue, une ville du reste.
Espaces indéterminés et instables, ces « vides » sont principalement considérés comme un stock despaces disponibles et comme objets de spéculations.
Ce qui y fait qualité
Éclectique, riche de formes et de textures, leur paysage hybride nest ni tout à fait la ville, ni tout à fait la nature.
Parfois, on y rencontre les restes dune ancienne implantation humaine : ruine industrielle, route inachevée, voie ferrée désaffectée, ancienne carrière, ferme abandonnée
La ville marque ces espaces de sa présence par les objets quelle y abandonne ça et là : pneumatiques usagés, carcasses de voitures, détritus domestiques, restes dun chantier...
Objets et ruines privés dusage trouvent dans lassimilation à la terre et aux végétaux une nouvelle existence. Une poésie et une esthétique naissent de ces arrangements entre ces avatars de la civilisation urbaine et la flore locale.
Larchéologie de ces espaces est celle de nos modes de vie et de consommation.
Espaces vivants
Sils ont perdu leur usage ou fonction dorigine, ils ne sont pas pour autant fossilisés. Ils paraissent avoir une existence propre et autonome, parallèle à celle de la ville « officielle ». Labondante végétation qui sy développe, mais aussi les traces dappropriations occasionnelles des hommes, y témoignent dune vitalité bien réelle.
Licite et illicite
Ces lieux abritent une vie qui échappe au contrôle et à la norme. Dans lillicite, ils peuvent accueillir des modes dappropriation marginale que la ville « officielle » interdit ou rend impossible par la privatisation et la réglementation des espaces. La générosité du disponible y est contredite par linterdit statutaire.
Territoires dinvention potentielle...
Parce que ces lieux où la propriété (bien réelle mais non marquée) nest pas ressentie, semblent nappartenir quà eux-mêmes, à distance du regard et des espaces ordonnancés, un rare sentiment de liberté sy dégage. Les délaissés nous invitent à un rapport utopique à la ville.
...despaces,
Les délaissés possèdent des qualités et des échelles despaces que la ville dense ne peut offrir. Ils pourraient permettre denvisager dans la ville périphérique un système despace collectif cohérent et fédérateur, vecteur dun élargissement et dun enrichissement du bien commun, et pouvant accueillir des activités et des sociabilités nouvelles.
Prairies, vergers, potagers, friches, clairières, collines, vallées, chemins, sentiers, ruisseaux et forêts , ce vocabulaire traditionnellement rural peut enrichir le vocabulaire urbain déjà connu des rues, places et jardins Par extension et assimilation, cest le devenir urbain du monde quil sagit ici de penser.
Pour devenir opératoires dans un projet urbain, les qualités sensibles et alternatives de ces territoires doivent se négocier avec les réalités économiques, écologiques, politiques, foncières et réglementaires auxquelles ils sont soumis.
...de situations collectives
Tester des usages possibles pour continuer à inventer les conditions de la conversation entre les êtres et les lieux. Investir ponctuellement ces contextes en aménageant des situations de convivialité collective, permet den faire concrètement lexpérience et peut être de retourner vers lespace connu avec un autre regard sur ce que lon peut attendre de lespace public où la sociabilité est largement instrumentalisée par les lieux de consommation.
Revendiquer la liberté
darpenter le territoire
La terre à marcher, le monde à découvrir shyper balise. Portails dentrées, moteurs de recherches, aiguillages, canaux, voiries, signalétique, pilotes automatiques, nous amènent par les voies les plus sûres à nos objectifs.
Si la flânerie reste une condition de découverte du monde, flâner à travers, tout autour, sans tenir compte des itinéraires conseillés devient acte de performance, de résistance.
La ville a horreur du vide, pourtant elle ne sécrit pas et ne se pense pas sans ses marges, parfois cest même de ses marges quon lenvisage, quon lénonce, quon la renouvelle.
De linconnu vers ce que lon croit connaître. La déambulation est un chemin daccès à la ville, un instrument de lecture et de remise en question.
La traversée de la ville en creux induit un recul qui permet le renouvellement de la perception, un nouvel éclairage sur notre quotidien et nos manières de faire.
Il faut pratiquer le territoire pour le repenser plutôt que continuer à le
panser.
Appel à contribution sur le projet [pasaj]
Passage dun état à un autre,
passage dun territoire à un autre, dun espace à un autre,
passage dune situation humaine, sociale à une autre,
passage de limaginaire au réel, et du réel à la fiction,
passage de lobservation à
linvention
Autant de situations physiques, sociales ou culturelles, de limites, de liens, de franchissement, de seuil, de frontières, de rupture, dentre-deux ou encore de mutation que Bruit du frigo explorera sur lannée dans le cadre de [pasaj], un projet dexploration urbaine impliquant des jeunes et des adultes de différents quartiers de lagglomération bordelaise.
Vous pouvez contribuer à ce projet en nous proposant daller observer des situations urbaines, des lieux que vous jugez intéressants et/ou en nous faisant part de vos regards, témoignages ou propositions sur ce sujet. Vos contributions peuvent être écrites, photographiques, sonores ou dessinées.
Vous pouvez aussi devenir un correspondant régulier du projet sur lannée, en continuant dy contribuer. Vous serez tenu informé du déroulement du projet et recevrez des traces par mail auxquelles vous serez bien sûr invité à réagir.
Tous les contributeurs seront invités à la restitution finale du projet.
Vous pouvez nous contacter pour plus de renseignements ou déjà nous envoyer vos contributions par courrier ou par mail aux adresses suivantes :
Bruit du frigo,
3, passage des Argentiers 33000 Bordeaux.
Tel/fax : mob :
e-mail:
Dire que les logiques contemporaines de production de la ville secrètent du « délaissé » en même temps quelles produisent du « pensé » est un constat partagé.
Terrains vagues, friches industrielles, emprises (auto)routières, entre-deux, lambeaux despaces ruraux et naturels..., la ville composée cohabite avec son double en creux, une ville induite, non désirée, non résolue, une ville du reste.
Espaces indéterminés et instables, ces « vides » sont principalement considérés comme un stock despaces disponibles et comme objets de spéculations.
Ce qui y fait qualité
Éclectique, riche de formes et de textures, leur paysage hybride nest ni tout à fait la ville, ni tout à fait la nature.
Parfois, on y rencontre les restes dune ancienne implantation humaine : ruine industrielle, route inachevée, voie ferrée désaffectée, ancienne carrière, ferme abandonnée
La ville marque ces espaces de sa présence par les objets quelle y abandonne ça et là : pneumatiques usagés, carcasses de voitures, détritus domestiques, restes dun chantier...
Objets et ruines privés dusage trouvent dans lassimilation à la terre et aux végétaux une nouvelle existence. Une poésie et une esthétique naissent de ces arrangements entre ces avatars de la civilisation urbaine et la flore locale.
Larchéologie de ces espaces est celle de nos modes de vie et de consommation.
Espaces vivants
Sils ont perdu leur usage ou fonction dorigine, ils ne sont pas pour autant fossilisés. Ils paraissent avoir une existence propre et autonome, parallèle à celle de la ville « officielle ». Labondante végétation qui sy développe, mais aussi les traces dappropriations occasionnelles des hommes, y témoignent dune vitalité bien réelle.
Licite et illicite
Ces lieux abritent une vie qui échappe au contrôle et à la norme. Dans lillicite, ils peuvent accueillir des modes dappropriation marginale que la ville « officielle » interdit ou rend impossible par la privatisation et la réglementation des espaces. La générosité du disponible y est contredite par linterdit statutaire.
Territoires dinvention potentielle...
Parce que ces lieux où la propriété (bien réelle mais non marquée) nest pas ressentie, semblent nappartenir quà eux-mêmes, à distance du regard et des espaces ordonnancés, un rare sentiment de liberté sy dégage. Les délaissés nous invitent à un rapport utopique à la ville.
...despaces,
Les délaissés possèdent des qualités et des échelles despaces que la ville dense ne peut offrir. Ils pourraient permettre denvisager dans la ville périphérique un système despace collectif cohérent et fédérateur, vecteur dun élargissement et dun enrichissement du bien commun, et pouvant accueillir des activités et des sociabilités nouvelles.
Prairies, vergers, potagers, friches, clairières, collines, vallées, chemins, sentiers, ruisseaux et forêts , ce vocabulaire traditionnellement rural peut enrichir le vocabulaire urbain déjà connu des rues, places et jardins Par extension et assimilation, cest le devenir urbain du monde quil sagit ici de penser.
Pour devenir opératoires dans un projet urbain, les qualités sensibles et alternatives de ces territoires doivent se négocier avec les réalités économiques, écologiques, politiques, foncières et réglementaires auxquelles ils sont soumis.
...de situations collectives
Tester des usages possibles pour continuer à inventer les conditions de la conversation entre les êtres et les lieux. Investir ponctuellement ces contextes en aménageant des situations de convivialité collective, permet den faire concrètement lexpérience et peut être de retourner vers lespace connu avec un autre regard sur ce que lon peut attendre de lespace public où la sociabilité est largement instrumentalisée par les lieux de consommation.
Revendiquer la liberté
darpenter le territoire
La terre à marcher, le monde à découvrir shyper balise. Portails dentrées, moteurs de recherches, aiguillages, canaux, voiries, signalétique, pilotes automatiques, nous amènent par les voies les plus sûres à nos objectifs.
Si la flânerie reste une condition de découverte du monde, flâner à travers, tout autour, sans tenir compte des itinéraires conseillés devient acte de performance, de résistance.
La ville a horreur du vide, pourtant elle ne sécrit pas et ne se pense pas sans ses marges, parfois cest même de ses marges quon lenvisage, quon lénonce, quon la renouvelle.
De linconnu vers ce que lon croit connaître. La déambulation est un chemin daccès à la ville, un instrument de lecture et de remise en question.
La traversée de la ville en creux induit un recul qui permet le renouvellement de la perception, un nouvel éclairage sur notre quotidien et nos manières de faire.
Il faut pratiquer le territoire pour le repenser plutôt que continuer à le
panser.
Appel à contribution sur le projet [pasaj]
Passage dun état à un autre,
passage dun territoire à un autre, dun espace à un autre,
passage dune situation humaine, sociale à une autre,
passage de limaginaire au réel, et du réel à la fiction,
passage de lobservation à
linvention
Autant de situations physiques, sociales ou culturelles, de limites, de liens, de franchissement, de seuil, de frontières, de rupture, dentre-deux ou encore de mutation que Bruit du frigo explorera sur lannée dans le cadre de [pasaj], un projet dexploration urbaine impliquant des jeunes et des adultes de différents quartiers de lagglomération bordelaise.
Vous pouvez contribuer à ce projet en nous proposant daller observer des situations urbaines, des lieux que vous jugez intéressants et/ou en nous faisant part de vos regards, témoignages ou propositions sur ce sujet. Vos contributions peuvent être écrites, photographiques, sonores ou dessinées.
Vous pouvez aussi devenir un correspondant régulier du projet sur lannée, en continuant dy contribuer. Vous serez tenu informé du déroulement du projet et recevrez des traces par mail auxquelles vous serez bien sûr invité à réagir.
Tous les contributeurs seront invités à la restitution finale du projet.
Vous pouvez nous contacter pour plus de renseignements ou déjà nous envoyer vos contributions par courrier ou par mail aux adresses suivantes :
Bruit du frigo,
3, passage des Argentiers 33000 Bordeaux.
Tel/fax : mob :
e-mail: