Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace dexpression pour travailler, comme nous y enjoint JeanLuc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore quun libre espace de parole, Notre Monde sappuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°34 [avril 2001 - mai 2001]
© Passant n°34 [avril 2001 - mai 2001]
par Bernard Daguerre
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Par Bernard Daguerre
Les Etats-Unis produisent des films comme lempire américain développe encore et toujours sa puissance : avec lassurance des nantis. Ce que veulent les femmes de Nancy Meyer présente largumentaire dun macho brave gars au fond, et grand séducteur (Mel Gibson) qui acquiert miraculeusement un sixième sens : entendre les pensées secrètes des femmes quil croise. Et ce nouveau pouvoir transforme ce vulgaire bellâtre en mâle tout à fait sensible et forcément attachant. Au-delà de la belle idylle, qui, sur ce thème prometteur, prospère, il y a 2 ou 3 écarts au politiquement correct tout à fait réussis : Mel Gibson (qui exerce ses talents dans le monde de la publicité) est tenu dessayer toute une panoplie dattributs féminins (collant, vernis à ongle, épilation) comme sil lui fallait passer par cette épreuve du corps avant dêtre digne de saisir lessence de la féminité. Cest aussi la défense féroce de sa fille contre les assauts dun jeune salopard qui ne recherche que la chute de sa virginité. Cest enfin cette atmosphère proche dans ses meilleurs moments du doux délire de Certains laiment chaud du grand Billy Wilder, cest dire lhommage que je rends ici.
Traffic de Steven Soderbergh est une autre grande et grosse machine U.S. Elle est basée sur ce paradoxe, susceptible de procurer quelques frissons plus ou moins voluptueux : lempire américain est un colosse aux pieds dargile. La toute puissance de la drogue mine sa jeunesse dorée comme elle a fait des ghettos noirs des zones de relégation criminelles. Le film montre aussi des trafiquants, tous dorigine mexicaine et aucun Whasp, cest loccasion dun petit malaise. Et puis Michael Douglas en M. Drogue fièrement campé narrive pas à nous faire oublier Papa Kirk. Et le talent protéiforme de Soderbergh, à laise aussi bien dans le polar que la reconstitution historique, je parle là de Hors datteinte et de Kafka, ne produit ici quune démonstration efficace certes, mais un peu pesante.
Pour terminer sur la libre Amérique, je vous engage à (re)voir deux films anciens déjà qui ressortent en salle : 2001, lOdyssée de lespace (1968) de Stanley Kubrick et Johnny got his gun (1971) de Dalton Trumbo. Entre un opéra de lespace, majestueux et sublime, et un pamphlet antimilitariste, que choisir daller voir ? Les deux, bien sûr. Excellente séance.
Les Etats-Unis produisent des films comme lempire américain développe encore et toujours sa puissance : avec lassurance des nantis. Ce que veulent les femmes de Nancy Meyer présente largumentaire dun macho brave gars au fond, et grand séducteur (Mel Gibson) qui acquiert miraculeusement un sixième sens : entendre les pensées secrètes des femmes quil croise. Et ce nouveau pouvoir transforme ce vulgaire bellâtre en mâle tout à fait sensible et forcément attachant. Au-delà de la belle idylle, qui, sur ce thème prometteur, prospère, il y a 2 ou 3 écarts au politiquement correct tout à fait réussis : Mel Gibson (qui exerce ses talents dans le monde de la publicité) est tenu dessayer toute une panoplie dattributs féminins (collant, vernis à ongle, épilation) comme sil lui fallait passer par cette épreuve du corps avant dêtre digne de saisir lessence de la féminité. Cest aussi la défense féroce de sa fille contre les assauts dun jeune salopard qui ne recherche que la chute de sa virginité. Cest enfin cette atmosphère proche dans ses meilleurs moments du doux délire de Certains laiment chaud du grand Billy Wilder, cest dire lhommage que je rends ici.
Traffic de Steven Soderbergh est une autre grande et grosse machine U.S. Elle est basée sur ce paradoxe, susceptible de procurer quelques frissons plus ou moins voluptueux : lempire américain est un colosse aux pieds dargile. La toute puissance de la drogue mine sa jeunesse dorée comme elle a fait des ghettos noirs des zones de relégation criminelles. Le film montre aussi des trafiquants, tous dorigine mexicaine et aucun Whasp, cest loccasion dun petit malaise. Et puis Michael Douglas en M. Drogue fièrement campé narrive pas à nous faire oublier Papa Kirk. Et le talent protéiforme de Soderbergh, à laise aussi bien dans le polar que la reconstitution historique, je parle là de Hors datteinte et de Kafka, ne produit ici quune démonstration efficace certes, mais un peu pesante.
Pour terminer sur la libre Amérique, je vous engage à (re)voir deux films anciens déjà qui ressortent en salle : 2001, lOdyssée de lespace (1968) de Stanley Kubrick et Johnny got his gun (1971) de Dalton Trumbo. Entre un opéra de lespace, majestueux et sublime, et un pamphlet antimilitariste, que choisir daller voir ? Les deux, bien sûr. Excellente séance.