Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace dexpression pour travailler, comme nous y enjoint JeanLuc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore quun libre espace de parole, Notre Monde sappuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
Retour
© Passant n°31 [octobre 2000 - novembre 2000]
© Passant n°31 [octobre 2000 - novembre 2000]
par Patrick Baudry
Imprimer l'articleDécalage
Jai revu hier (était-ce hier ?) ce film que je navais jamais vu. Des images opaques et sourdes à la fois qui laissent au coin de la bouche le goût persistant du quelconque. Ce qui explique peut-être que je nen aie aucun souvenir. On va dire que cest un problème didiotie.
Ou plus gravement un problème psy ? Un cas de « distorsion torpide » ? Oui, oui, je connais le diagnostic condescendant et la pression constante. Et la recommandation des exercices nombreux et sur ordonnance au bout desquels lon peut dire « je me sens mieux ». Certitude de mieux-être. Obligation de santé mentale. Le pire : entendre dire derrière soi « maintenant il va mieux ». Mais où ? Où donc ?
Goethe disait bien sa méfiance devant le « connais-toi toi même » : cette injonction de « prêtres ». Savoir qui lon est. Mieux se savoir, davantage se contrôler Et si cétait dans mes dérapages les plus incontrôlables que javais le sourire le plus sexy, chérie, alors où foutre le camp je te le demande ?
Le film que je nai pas revu depuis toute mon existence, cest ma vie en continue et toute en discontinuité imprévisible. Contre cette singularité impénétrable à moi-même, contre ce goût du quelconque, tout peut se mettre en marche. Médias inquisiteurs, confessionnaux de lintime, inspecteurs de la vie privée, palpeurs de la sensibilité, décodeurs de pulsions, renifleurs de fantasmes On va dire quon est cerné. Mais cest aussi au centre de soi que le vide diffuse et que le mystère demeure. Singulier.
Ou plus gravement un problème psy ? Un cas de « distorsion torpide » ? Oui, oui, je connais le diagnostic condescendant et la pression constante. Et la recommandation des exercices nombreux et sur ordonnance au bout desquels lon peut dire « je me sens mieux ». Certitude de mieux-être. Obligation de santé mentale. Le pire : entendre dire derrière soi « maintenant il va mieux ». Mais où ? Où donc ?
Goethe disait bien sa méfiance devant le « connais-toi toi même » : cette injonction de « prêtres ». Savoir qui lon est. Mieux se savoir, davantage se contrôler Et si cétait dans mes dérapages les plus incontrôlables que javais le sourire le plus sexy, chérie, alors où foutre le camp je te le demande ?
Le film que je nai pas revu depuis toute mon existence, cest ma vie en continue et toute en discontinuité imprévisible. Contre cette singularité impénétrable à moi-même, contre ce goût du quelconque, tout peut se mettre en marche. Médias inquisiteurs, confessionnaux de lintime, inspecteurs de la vie privée, palpeurs de la sensibilité, décodeurs de pulsions, renifleurs de fantasmes On va dire quon est cerné. Mais cest aussi au centre de soi que le vide diffuse et que le mystère demeure. Singulier.