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Sortie du DVD de Notre Monde

Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas Lacoste
Rassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
chronique Livres de Guillaume Le Blanc
Les émigrants
W.G. Sebald

Folio, 310 p.

Sebald raconte quatre vies ordinaires, croisées, rencontrées par le narrateur. Chacune de ces vies est une ligne de fuite, une façon de faire plier le monde et de le renvoyer à d’autres mondes. Les vies semblent aller et venir comme un cheval sur un échiquier. Elles sont ballottées d’une année à l’autre, spécialement pendant le vingtième siècle et elles chavirent, tanguent, résistent, changent de cap. Chaque vie est potentiellement une vie d’émigrant, fuyant son monde, arpentant un nouveau monde, pedu dans sa vie mentale, avec tous les souvenirs, les perceptions qui demeurent, la violence des autres, des départs, des nouvelles villes où l’on vient sans savoir que l’on ne va pas revenir. La Suisse du docteur Henry Selwyn, l’Allemagne de Paul Bereyter, l’Amérique d’Ambros Adelwarth, l’Angleterre de Max Ferber ne sont pas simplement des pays d’accueil, ce sont les ombres glacées d’une vie poussée vers l’ailleurs, qui résonnent de toutes les histoires du siècle et surtout de l’expérience de la mort dans les camps qui est le centre crépusculaire qui hante le livre, donne aux pérégrinations qui sont contées une allure de naufrage endémique. Comment vivre quand on a perdu son monde ? Comment survivre au monde perdu ? L’écrivain raconte des vies au plus près d’elles-mêmes, n’hésitant pas à introduire des photos, des documents, des enquêtes qui, en se mêlant aux fictions, restituent les vies ordinaires de ceux-là mêmes qui ne peuvent plus se reposer sur un cours ordinaire des choses, manquant, toujours manquant.



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