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Sortie du DVD de Notre Monde

Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas Lacoste
Rassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°35 [juin 2001 - août 2001]
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Cinéma


La Chambre du fils est le dernier film de Nano Moretti. Je ne suis pas arrivé à m’intéresser à cette noble histoire d’un deuil retenu de toute une famille pleurant dignement un fils trop tôt disparu et entreprenant le travail idoine. Où est passé l’humour féroce du réalisateur de La messe est finie, je suis un autarcique, Bianca ?.. Faut-il craindre que Moretti finisse par devenir le Woody Allen de ce côté-ci de l’Atlantique, avec ses meilleurs films derrière lui ? A dieu ne plaise.

Déçu, je l’ai encore été par Kaïro, le dernier film de Kiyoshi Kurosawa. Un peu moins fade que Ring, autre réalisation récente nippone sur le thème des morts qui pénètrent dans le monde des vivants pour les faire disparaître - il s’agit plutôt ici d’une contamination cybernétique - on est loin des réussites de Cure et de Charisma. L’étrangeté et l’angoisse dont Kurosawa sait se rendre maître tournent ici un peu à vide et la volonté de banalisation finit par tuer l’inspiration par trop bridée.

Pao et son frère de Marc Recha sur un thème voisin de celui de Moretti, la disparition d’un être cher est un film de qualité. Les vivants se retrouvent un moment pour communier dans le souvenir du disparu, dans les Pyrénées catalanes. Le paysage des chères montagnes se modifie dans le village où le mort a vécu ses derniers mois, on y trace une route nouvelle à grand coups de dynamite destructrice. Les personnages du film nouent et dénouent des intrigues amoureuses, des amitiés peut-être vite oubliées et c’est cette perception du temps qui passe qui rend le film attachant.

I am Josh Polonski’s brother de Raphael Nadjari est un beau petit polar. Parce qu’il s’inscrit dans une tradition chère au cœur des films noirs sur New-york : Kubrick (Le baiser du tueur), Casavettes (Shadows), Scorcese (Mean street) et aussi Ferrara… Parce qu’il montre l’innocence confrontée tragiquement au monde du crime, à travers la quête de Abe Polonski, juif élevé dans les rigides certitudes de la culture religieuse et qui bascule en terre étrangère lorsqu’il essaie de comprendre l’assassinat de son frère.


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